C’est un cycle qui s’ouvre et qui se répétera. Les éoliennes installées il y a une vingtaine d’années rendent progressivement l’âme après avoir produit tout ce qu’elles pouvaient d’énergie propre. On les en remercie. Si, après une vie bien remplie, elles ne pourront plus servir notre environnement, il serait tout aussi bien qu’elles ne lui portent pas atteinte. C’est pourtant et malheureusement l’hypothèse vers laquelle nous nous acheminons. Ce sont les pales d’éoliennes, composées de fibres de carbone et de fibres de verre, qui, en l’occurrence, posent problème. Bien que des professionnels cherchent des alternatives sérieuses, la menace de l’enfouissement de matériaux non biodégradables reste à craindre.
Dans les 10 prochaines années, ce sont 1500 pales, et plusieurs centaines chaque année à partir de 2020, qui devront être remplacées par de nouvelles qui contiendront encore davantage de fibres de carbone. Il est donc plus que nécessaire d’élaborer des possibilités de valorisation pour empêcher que des tonnes et des tonnes de matériaux composites ne viennent encombrer et polluer la terre.
Même si les matériaux composites hybrides sont les plus compliqués à traiter, d’autant plus que les pales contiennent de l’électronique, des solutions existent et impliquent que les acteurs concernés s’organisent. Bétons et renforts structurels, aires de jeu, mobilier urbain, abris-bus. Toutes ces pistes sont des voies de valorisation crédibles pour les pales d’éolienne.
La création d’une filière dédiée aux pales d’éolienne n’est pas très éloignée, dans son architecture, des filières relatives aux autres matériaux composites. Des gisements provenant de l’aéronautique, de l’automobile ou bien de l’équipementier sportif, servent les mêmes domaines d’application. Il ne faut pas se focaliser seulement sur les solutions qui paraissent les plus évidentes pour résoudre la problématique des éoliennes, au risque de passer à côté de formidables opportunités.
La création dans la transformation est la première étape du processus de valorisation. Il faut ensuite déployer un schéma logistique et surtout s’assurer d’une cadence qui apporte de la viabilité économique et permet de se projeter sur plusieurs années. En croisant les gisements, on forme un potentiel de réemploi de la matière plus important et on génère, par là même, plus d’opportunités de valorisation. C’est en abordant le sujet avec une certaine hauteur de vue que Recycling Carbon participe au développement de solutions d’économie circulaire concernant les pales d’éoliennes.
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