Il y a quelques semaines, nous avons été contactés par Laurent Cousty, formateur en développement durable, qualité, management de projet, innovation et négociation commerciale au CFA Mécavenir, au sujet d’un projet d’économie circulaire et d’up-cycling. Le parcours Energie et Environnement du master mécanique de Paris Sorbonne Université, réalisé sur le campus de Jussieu et sur le campus du CFA Mécavenir à Puteaux, vise à former des experts scientifiques de haut niveau en énergie, en pleine conscience des impacts sociétaux et environnementaux de leurs activités et avec la volonté d’en limiter les conséquences.
Chaque année, dans le cadre de ce parcours, les apprentis travaillent sur un prototypage. Et, comme pour donner davantage de sens à un parcours pédagogique qui s’inscrit déjà dans une dynamique écoresponsable, nous avons convenu, avec le concours de la start-up Circular Wastes, de collaborer sur un projet de valorisation de déchets en fibres de carbone. Pour Laurent Cousty, l’objectif de cette noble initiative est de “répondre aux problématiques techniques liées à la fin de vie des composites et notamment des composites polymères-fibres de carbone.”
La start-up Circular Wastes travaillant actuellement avec la marque Decathlon sur l’élaboration d’un schéma de valorisation de leurs produits en fibres de carbone, nous avons pris le parti de joindre l’utile à l’agréable en partant de cannes à pêche détériorées. C’est l’idée d’Asma Ben Kadour et de Youssef Ziadi, tous deux en master 2 de ce cursus. Et c’est une bonne idée qui va dans l’intérêt du marché de l’équipementier sportif, en se rapprochant de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020, relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, en faveur de la création d’une filière REP dédiée aux équipements de sport en fin de vie. En réemployant des cannes à pêche défectueuses, type pêche à la ligne, pour les transformer en cannes à pêche de surfcasting, aux dimensions différentes, les sections tubulaires saines, dont les propriétés mécaniques ne sont pas altérées, sont exploitées. L’enfouissement est ainsi évité, de même que l’apport de matériaux neufs induisant une phase de production. Outre les bienfais environnementaux, l’intérêt est aussi économique avec l’emploi de matériaux moins couteux.
Evidemment, nous n’échappons pas à la crise sanitaire, qui, dans ce qu’elle engendre du point de vue industriel et économique, nous incite à repenser les modes de production et de traitement, en l’occurrence, des matériaux carbone. Il était initialement prévu de matérialiser ce prototype mais, compte tenu des mesures de confinement, le groupe projet est dans l’incapacité de procéder aux travaux techniques. Cependant, une Analyse de Cycle de Vie du prototype a été réalisée pour justifier les choix d’éco-conception et mettre en relief la perspective de remise sur le marché des produits valorisés. Le prototype sera réalisé ultérieurement. On est au cœur de l’économie circulaire.
Nous saluons la démarche de Mécavenir. Les apprentis des centres de formation connaissent le monde de l’entreprise et sont avides de solutions conformant leurs activités professionnelles aux considérations de notre époque. Un exemple à suivre !
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