A l’heure à laquelle nous publions ce texte, la première des réactions dues à l’épidémie du Covid 19 que nous traversons, doit être celle de la protection, de nous même et des autres, en respectant scrupuleusement les gestes barrière et le confinement. La crise est avant tout sanitaire mais ses conséquences sont telles qu’elle prend une ampleur économique et sociétale, sans comparaison récente, tant par sa nature que par son impact. Même si, à ce stade, une part d’incertitude subsiste.
Nous vivons un paradoxe. Le temps est, à la fois, à l’urgence médicale et à la remise en question, profonde, de dérives pour lesquelles nous sommes, à des degrés divers, individuellement et collectivement responsables. Deux paramètres à concilier dans un juste équilibre, pour que l’urgence ne condamne pas la remise en question et que cette dernière ne nuise à l’amélioration de la situation, véritable course contre la montre. Il nous faudra tirer des enseignements de cette épreuve et cela semble déjà être le cas. Malheureusement, le dire et le répéter pour s’en convaincre, ne suffiront pas à orchestrer un changement de nos modes de production et de consommation, passant par l’avènement de modèles plus vertueux et respectueux de l’environnement.
Repartir, oui, le plus rapidement possible, oui, mais pas comme avant. La croissance et le progrès continueront d’être soutenus mais encore faudrait-il en redéfinir le contenu et le sens et casser l’idée reçue selon laquelle ils seraient voués à porter atteinte à notre planète et ses occupants. Il est possible de croître économiquement et de tendre vers le progrès, sur des bases saines. La valeur perçue compte au moins autant que la valeur intrinsèque d’une tendance. Si l’industrie et les pouvoirs publics déterminent, presque officiellement, de nouveaux critères de réussite économique, en tenant compte des enjeux environnementaux et sociétaux, avec un besoin accru de solidarité, de bon sens et de maîtrise, alors la recherche et l’innovation seront, encore davantage, mis au profit d’une résilience en ce moment même plébiscitée. Le changement de cap ne peut plus être évité.
Notre époque nous offre au moins un avantage : celui de choisir le monde dans lequel nous voulons vivre, et donc de contribuer aux évolutions de celui dans lequel nous vivons. C’est aussi pour cela, que le sujet du traitement écoresponsable des déchets et de leur valorisation, y compris pour les matériaux en fibres de carbone, doit être l’occasion de reconsidérer les circuits d’approvisionnement alternatifs. Le réemploi de matériaux valorisés, dans une démarche d’économie circulaire, limite la production de nouveaux matériaux, détourne des volumes de déchets de l’enfouissement tout en présentant des avantages économiques. C’est par ce prisme que nous abordons la valorisation des déchets et nous espérons que cette tendance se démocratisera, parce qu’elle est dans l’intérêt de tout un chacun.
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