Le salon international de l’aéronautique et de l’espace, plus connu sous l’appellation “salon du Bourget”, a fermé ses portes il y a quelques jours à peine. Cette édition, comme les précédentes, a donné lieu à une démonstration de puissance et d’innovation. A la seule différence, que cette année, la responsabilité du secteur aéronautique dans la crise écologique était un sujet prédominant, et que les dirigeants des grands groupes se sont engagés à réduire les émissions de CO2 de 50%, d’ici à l’horizon 2050, sur la base du niveau de 2005.
L’intégration de matériaux en fibre de carbone dans la fabrication des avions est en grande partie justifiée par la diminution de consommation de carburant et, par effet de ricochet, des émissions polluantes. Conséquences avantageuses et vertueuses de la légèreté et de la robustesse qui caractérisent la fibre de carbone. On estime qu’en 2020, c’est à dire demain, la production pour la seule industrie de l’aéronautique atteindra 20 000 tonnes par an, et plus encore dans les années qui suivront. Dans les avions modernes tels que l’Airbus A350 et le Boeing 787, les matériaux en fibre de carbone représentent plus de la moitié des pièces de structure.
Jusque là, tout va bien, ou du moins, tout va mieux. Seulement, il y a une ombre au tableau. Cette densité de production est à l’origine de quantités colossales de déchets en fibre de carbone, qui, dans leur grande majorité, sont incinérés ou enfouis sous terre, alors même qu’ils ne sont pas biodégradables. S’ajoutent à cela, les sous-produits issus des chaînes de production, qui suivent la même et déplorable trajectoire de fin de vie. Nous avons, d’un côté, un mécanisme d’exploitation de la fibre de carbone à des fins écologiques, et de l’autre côté, une problématique environnementale d’envergure.
Des solutions existent. La filière de valorisation des matériaux en fibre de carbone intervient en amont et en aval de la classification du déchet. En renforçant l’éco-conception dans les process de production, nous limiterions les volumes de produits périmés et déclassés destinés à l’enfouissement. Des voies de sortie peuvent aussi être identifiées, ouvertes à d’autres industries concernées par les matériaux composites. Pour que les solutions soient calibrées à l’ampleur du défi, il est nécessaire que les acteurs majeurs de l’aéronautique se mobilisent pleinement. Le réseau Recycling Carbon les y encourage et participe à cet effort collectif.
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